La Nouvelle École

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L’utilisation de drones imprimés en 3D dans le conflit russo-ukrainien

La guerre en Ukraine met en avant les évolutions technologiques récentes. Les médias ont beaucoup parlé de l’utilisation des missiles antichars, des systèmes antiaériens Manpad ou de l’utilisation des drones TB-2. Ces systèmes d’armes sont considérés comme low cost.

Car un drone TB-2 coûte environ 5 millions de dollars et peut causer des dégâts de plusieurs millions de dollars. C’est donc extrêmement rentable d’utilisation. Mais ces équipement bien que très économiques comparés à un avion de chasse ou à un char reste relativement chère. 

Drone de reconnaissance

Pour pallier à la demande urgente de matériel, les ukrainiens ont donc décidé d’utiliser les drones civils et l’impression 3D dans leurs techno-guérilla. Au début du conflit le gouvernement à fait un appel à sa population pour leur demander de leur fournir en urgence l’ensemble de leurs drones amateurs.

Ces drones ont été dans un premier temps utilisés dans un but de renseignement pour préparer des attaques ou pour faire du guidage l’artillerie.

Drone civil armée via l’impression 3D

Mais très rapidement certains ont été modifiés grâce à de l’impression 3D pour transporter de l’armement. Ce n’est pas la première fois que des drones civils sont armés et utilisés à des fins militaires. Durant la seconde bataille de Mossoul l'État Islamique avait créé des ateliers clandestins de drone pouvant lâcher des grenades sur les troupes gouvernementales irakiennes. 

Les drones utilisés ne peuvent que transporter de petites charges. Les ukrainiens eux ont modifié leurs drones pour transporter des grenades à fragmentation soviétique VOG-17 présent en grande quantité dans leurs arsenal. La grenade à un poids de 350 grammes et à surtout des propriétés antipersonnel. Ils sont donc efficaces contre des concentrations humaines ou des véhicules sans blindages.  

Grenade lachée par un drone

Le problème est la précision médiocre de ce système d’armement. Car quand le drone lâche la grenade, il peut rater sa cible de plusieurs dizaines de mètres suivant l'altitude.  Ils ont donc décidé d’ajouter des petits ailerons imprimés en 3D, permettant la stabilisation dans les airs de ces grenades. Cela a rendu ces grenades bien plus précises.

L’utilisation de ces drones à provoqué une véritable psychose dans les rangs de l’armée russe. Même si le système est relativement inefficace, cela augmente considérablement la pression sur les troupes. Cela ajoute un facteur supplémentaire. En plus, en combat urbain, il est facile pour les drones de tendre des embuscades. 

Drone civil anti-blindée

Actuellement, les troupes ukrainiennes développent des drones plus lourds pour transporter des grenades anti-tank RKG-3 et des obus de mortier modifiés avec des ailerons imprimés en 3D. Ces types d'armement pourraient détruire des BTR-80 ou des BMP-3 à 1 million de dollars contre à peine quelque millier de dollars pour le drone.

L’utilisation des drones modifiés est tellement massive que certaines compagnies comme DJI, un grand constructeur de drones chinois à décidé de se retirer du marché russo-ukrainien car il ne voulait pas être associé à une utilisation militaire.

En réponse à cet embargo, les ukrainiens réfléchissent à produire directement les drones sur place via des pièces imprimées en 3D combinées avec des composants électroniques. De plus, les plans de ce type de matériel sont très largement diffusés sur le web pour permettre aux ukrainiens en arrière des lignes et aux différents groupes territoriaux de produire eux-mêmes ce type de matériel et donc augmenter la pression sur les russes.

D’autres utilisation possibles des drones civils et de l’impression 3D

La prolifération de ce type d’équipement très simple d’utilisation à la frontière de l'Europe pose évidemment des risques de sécurité énorme. Imaginez en plein cœur de Paris un terroriste lâchant une grenade avec un drone. Cela pourrait provoquer une panique totale. Sans pour autant causer beaucoup de morts, si l’opérateur du drone n’est pas arrêté il pourrait effectuer plusieurs attaques pouvant mettre à cran la population.

La modification de drone via l’impression 3D est aussi utilisée par les trafiquants de drogues pour faire passer de la drogue plus facilement et plus discrètement. C’est notamment le cas à la frontière franco-espagnole, où la police a saisi un drone civil modifié rempli de cocaïne. Les autorités n’ont pas réussi à identifier l’opérateur du drone. 

Conclusion

Bref, vous l’avez compris le combo impression 3D et drone est redoutable car il offre une polyvalence énorme et une facilité d’utilisation importante. Évidemment ce genre de matériel maison ne pourra jamais égaler du matériel professionnel mais il peut dans certains cas être largement suffisant. Dans un cadre terroriste, le but de l’adversaire est de rechercher l'effroi, pour les trafiquants quand on connait le prix du kilo de cocaïne le transport est vite rentable, et dans le cadre de l’utilisation militaire du drone civil le pouvoir de nuisance est important. 

Encore une fois voici un exemple parmi tant de l'utilisation de l'imprimante 3D.

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