Armes imprimées en 3D

Les armes imprimées en 3D sont un sujet souvent abordé avec nos élèves ou avec les personnes intéressées par le milieu de l’impression 3D. Le sujet est très populaire mais il y a beaucoup d'idées reçues.

Rapide historique

Pour faire un rapide historique, l'impression 3D s'est popularisée à partir de 2005. L’impression 3D permettait à la base de produire des prototypes de manière beaucoup plus simple. 

Très rapidement des individus, principalement du mouvement libertarien américain, ont voulu utiliser cette technologie pour fabriquer des armes. 

Le Liberator, première arme populaire

Le première de ces armes à défrayer la chronique était le Liberator. Il reprend le nom et la philosophie du FP-45 Liberator, une arme de la seconde guerre mondial fournie par les américains pour la résistance. C'était une arme rudimentaire à un coup. Le but n’étant pas de faire la guerre avec, mais simplement tuer un soldat allemand pour ensuite prendre son arme. Cette arme s’inscrit dans une logique de guérilla et était produit à 2,40 $, avec l’inflation cela représente 30 $ environ.

FP-45

Là, pour le liberator moderne, c’est la même chose, avec une armes à 1 coup fabriquée en plastique ABS ou PLA. Très simple à produire si vous avez des connaissances dans l’impression 3D. Les plans du Liberator se sont très vite diffusés sur internet.

Il a fait beaucoup de bruit dans les médias car il est facile à fabriquer et est entièrement en plastique. Donc ils étaient supposés être indétectables dans les portiques de sécurité. Il faut se rappeler que nous sommes fin des années 2000 donc tout le monde à encore en tête les tragiques détournement d’avion du 11 septembre. 

Les pièces du Liberator

Élèments du Liberaror

Le problème des armes imprimés en 3D

En réalité, si votre arme veut pouvoir tirer elle a besoin d’un percuteur métallique. Aussi, et la balle est en métal. Donc il n’est pas sensé passé les portiques de sécurité. Même chose pour les rayons X, le Liberator à l’apparence d’une arme donc il sera détecté. 

Exemple d’un Liberator

En plus, l'arme à de très grandes chances d’exploser dans les mains du porteur. Je vous rappelle que l'arme est entièrement en plastique. Vraiment n'essayez surtout pas de tirer avec cette arme. Cela risque de mal finir.

Bref niveau sécurité, plus de peur que de mal. L'attention des médias est donc redescendue sur cette question. 

Mais énormément de personnes en Europe, aux États-Unis et en Asie ont essayé de développer des systèmes d’armes plus perfectionnés. Le problème étant qu’une armes 100 % plastique va poser des problèmes de sécurité pour le tireur donc il faut pouvoir rajouter des pièces métalliques. Cela demande donc un usinage complexe et un bon niveau de connaissances techniques.

C’est d’ailleurs assez courant dans l’histoire récente d’avoir des guérillas produisant eux mêmes des armes maisons comme la Borz durant la guerre de Tchétchénie, ou encore une version maison du célèbre Sten par la résistance polonaise. Cela demande donc des compétences importantes, du matériel et de l’organisation. 

Le FGC-9 une rupture dans l’armement 3D

Mais c’était sans compter JStark1809, un libertarien voulant permettre à tous de pouvoir s’armer facilement. Surtout pour les européens avec une régulation stricte de l'armement.

JStark avec une FGC-9mm

Il a développé le FGC-9, littéralement le F*ck Gun Control 9mm. Là, nous changeons de catégorie. C’est terminé le petit pistolet monocoup en plastique ou à l’inverse la complexité importante des armes maison produite par les différents groupes armées.

Le FGC-9 c’est une armes semi-auto tirant des cartouches de 9 mm basé sur le Shuty AP-9. La conception des plans de l'arme à été réalisée pour permettre de fabriquer une partie des pièces via une imprimante 3D de base. Une Creality Ender 3, qui est la même que nous utilisons à La Nouvelle École en est capable. Plus une partie des pièces pouvant être achetée simplement en ligne. Elle n’utilise aucune pièce d'arme à feu réglementée.

L’armes a connu une très grosse popularité et très rapidement les fichiers se sont propagés partout sur le web. 

Mode de production du FGC-9

Pièces de la FGC-9mm

Pour produire cette arme, il faut environ 40 heures de travail. Rien de très compliqué si vous savez vous servir d’une imprimante 3D et savez aller sur internet acheter les pièces nécessaires, sauf si vous ne pouvez pas vous procurer le canon sur un vieux fusil ou à l’achat comme aux États-Unis.

Mais JStark1809 a pensé à tout, et c'est ça la grosse différence avec les précédentes tentatives d'armes en 3D.

Pour toute personne ayant vu au moins un James Bond, vous savez qu’un canon n’est pas lisse à l’intérieur. Il y a des rayures, permettant à la balle d’avoir plus de vélocité. 

Vous pourrez facilement acheter un canon métallique mais il faut réussir à la rayer. Pour des raisons évidentes de sécurité intérieur je ne vais pas vous expliquer le fonctionnement pour mettre des rayures au sein du canon, mais pour les personnes se rappelant de leurs cours de lycée, cela se base sur l’électrolyse. 

Canon rayé

A la fin, les cartouches de 9mm sont la seule chose devant être achetée pouvant poser des problèmes légaux.

La FGC-9 propose un très bon rapport fiabilité/prix. Pour vous donner une idée du prix pour fabriquer cette armes c’est moins de 1000 € en prenant en compte l’outillage (imprimante 3D, perceuse, électrolyse etc…) Évidemment si vous produisez plusieurs FGC 9 vous n’aurez plus à acheter les outils, le prix décent donc entre 100 et 200 € par unité produite c’est donc très économique.

L’utilisation du FGC-9 par des gangs ou des groupes de guérilla

A tel point que de nombreux groupes ont décidé de produire cette armes. C’est le cas en Birmanie des People’s Defence Force, une guérilla luttant contre la dictature dans le pays. C'est d'ailleurs des adeptes de l'impression 3D car ils fabriquent aussi des petits drones suicides avec un peu d'électronique, une grenade et de l'impression 3D, mais c'est une tout autre histoire.

People’s Defence Force

Les People’s Defence Force ont développé de véritables usines dans la jungle birmane avec plusieurs imprimantes 3D produisant des pièces à la chaîne, le tout alimenté par des générateurs électriques. 

C’est aussi le cas en Europe, ou désormais la police démantèlent des fabriques clandestines d’armes, mais aussi aux État-unis ou le nombre d’armes fantômes a tout simplement explosé. 

Évidemment, le FGC 9 n’est pas une armes de qualité militaire, le calibre reste relativement faible, nous sommes encore loin par exemple d’un HK 416. Mais cela peut être une vraie menace pour servir d’armes de deuxième ligne ou d’armes pour les gangs européens. 

La suite de l’armement 3D

JStark1809 serait actuellement décédé. Mais avant de mourir lui et son partenaire Ivan The Troll voulaient développer d’autres systèmes d’armes. Notamment un fusil à pompe. L’avantage du fusil à pompe est de ne pas avoir besoin d’un canon rayé donc cela pourrait être encore plus simple de produire un fusil à pompe via la 3D.

Nous pouvons aussi tout bêtement imaginer d’autres armes automatiques ou semi-automatiques avec des calibres plus importants. La logique reste la même.

Le FGC-9 n’est qu’une étape parmi d’autres dans le développement de l’armement en 3D. Beaucoup de personnes vont me dire qu’il sera plus simple d’acheter une AK-47 bien rustique dans une cité pour 2000 €. Néanmoins le sujet n’est pas intéressant. En réalité le FGC 9 mm montre surtout le développement des possibilités de l’impression 3D, car il y a 20 ans vous ne pouviez surtout que réaliser des prototypes. Maintenant des grands groupes comme Airbus fabriquent des pièces d’avion via l’impression 3D.

Conclusion

Pour nous l’impression 3D n’est pas tellement le problème. C’est la même chose avec un couteau de cuisine, vous pouvez couper des patates ou tuer une personne. 

Si vous êtes intéressé par l’impression 3D et la modélisation d'objets en 3D nous avons ouvert une formation pour vous apprendre à maîtriser cette technologie. Sachez que vous êtes avec un coach en individuel et que nous allons vous fournir le matériel nécessaire pour bien débuter dans l’impression 3D.

Honnêtement, l’impression 3D c’est vachement cool. Sans pour autant créer des armes bien évidement, nous avons beaucoup de membres de La Nouvelle École qui se tournent vers nous pour produire des pièces pour leurs voitures ou bien tout simplement des maquettes. 

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